Dom Juan Ou l’Alibi du Désir

Pour tout public

Arts vivants pour cinq comédiennes, deux pantins et trois masques au service d’un Dom Juan féminin.

Au 21ème siècle, Dom Juan est une femme. Libre ou prisonnière de son plaisir, elle se moque, séduit, se cache, déchire, grandit, foudroie et dérange. Ses mains n’épousent qu’un vaste chantier vide et dévastateur.
Qu’en est-il alors de ce conquérant au coeur vide et jamais blessé ? Ne serait-elle pas une pauvre orpheline en quête du père assassiné ?
Prenant pour alibi son destin littéraire, arpentons son désir. Par le choeur du peuple, assistons à l’évanouissement d’une jeune femme brûlant ses ailes avant d’avoir pris son envol.
Dévorons ce mythe poussiéreux pour faire éclater l’âme qui l’obsède.

Inspiré librement des oeuvres de Molière, Tirso de Molina, Brecht, Pouchkine, Lorenzo Da Ponte, Léotard et Kundera

Avec : Lisa Costa, Geraldine Bensasson, Chloé Perrier, Stéphanie Marino, Eve Laudenback, Elise Bertero, Stéphanie Fumex.
Ecriture et mise en scène : Stéphanie Fumex

Spectacle joué de septembre 2008 à novembre 2009.
Résidence à la Villa Mais d’Ici – Aubervilliers
Théâtre de Nesle – Paris
Théâtre de la Jonquière – Paris
Centre d’animation Mathis – Paris

Critiques

Christian Morel de Sarcus – Marie Ordinis Blog – Août 2009

Enfin un spectacle à polémiques !

Pourtant tout commence mal : « Au XXIe siècle, Dom Juan est une femme » (Déjà fait par Brigitte Bardot et Vadim, au XXème siècle) Ouh là, encore un gros gâteau trop cuit !

La distribution est entièrement féminine (ou plutôt-niste ?)

Elles ne seront pas en pantalon noir-maillot noir comme les vendeuses de valises des Galeries Lafayette tout de même ? Mais si, bois l’amère potion, sans en laisser au fond ! Et le fond ? Un ravaudage de textes de Pouchkine, Molière, Kundera et autres quidams (qui-dames ?) un pot-pourri, un florilège, une olla-podriga…

Ulcéré, enfermé, ligoté, plein de préventions, l’on s’attend à souffrir et le charme opère.

Il y a pourtant même de la vidéo qui donne de la télé là où il n’y a plus de théâtre. Ô rage.

Et des rideaux qui coulissent mal ou pas toujours bien.

Mais alors, mystère, les hurlements de ces dames, plus que mécontentes de Dom Juan, leur hystérie, leur recherche de l’inconnu masculin, les masques, les seuls visages de l’homme qu’elles contempleront jamais, les flammes qui embrasent, purifient, dansent, éclairent, mystère, mystère du théâtre des origines, convoqué sur scène, comme dans l’Antiquité, par ces diablesse inspirées et sifflantes, qui jettent toute leur force dans ce brasier de mots dont les cendres volent jusqu’au plafond et se déposent sur nos palais, en amertume.

Créé à la Villa d’Aubervilliers, cette reprise au T.N.O. mérite un rodage, certes, et divisera, il ne peut en être autrement, mais gagnera sa légitimité dans ce cycle « Dom Juan et le libertinage » avec son chant si particulier.